La forme de vie en tant que niveau de pertinence le plus élevé en sémiotique établit le sensible comme le dernier palier de l’analyse sémiotique. La sémiotique du sensible ainsi indexée part des modes de perception pour saisir l’articulation de la signification dans les phénomènes. Le sens, dans un processus indexical complexe, se présente un lien de contiguïté avec les sens ; ceux-ci déterminant celui-là. Or, la phénoménalité n’est pas seulement objective. Elle porte dans bien des cas les traces et la mémoire du sujet observateur. Subjectivées, les choses nous apparaissent parfois transformées sinon déformées. Il en résulte que la perception n’est pas toujours synonyme réalité. Au début du XXe siècle, la physique quantique a contribué de fort belle manière à porter un regard neuf sur la matière et les lois qui la gouvernent. Si la mécanique quantique reconsidère les lois à l’échelle de l’infiniment petit et de l’infiniment grand, il apparait que la perception et le sensible pourraient se présenter à nous sous un autre jour. Il en découle l’hypothèse que le sens pourrait être tout autre chose que ce que nous pensons en savoir. À l’analyse, l’univers quantique englobe le sens. Dès lors, la sémiotique du sensible, pour se rapprocher sensiblement de la réalité des choses et de la vérité du sens, gagnerait à explorer l’équation du quantique. L’univers quantique du sens pointe une sémiotique de l’intelligible. Cette dernière informe la première et définit ses conditions d’existence. Le présent exposé est une contribution à la réflexion sur les fondations et les fondements logiques de la sémiotique par la prise en compte des modalités quantiques du sens. De cette manière, la sémiotique dépasse le niveau du sensible pour, à défaut de pouvoir interroger l’intelligible, le considérer au moins comme postulat de base. Dans ces conditions, l’on pourrait envisager l’exploration du sens et la constitution de ses lois au-delà des sens dans la perspective d’une sémiotique transcendantale.